ADDIS ABABA: “Tout augmente sauf nos salaires”, a déclaré à l’AFP le portier éthiopien Zerihun, résumant la crise financière à laquelle est confrontée la nation de la Corne de l’Afrique alors qu’elle est sous le choc de la montée en flèche de l’inflation et du ralentissement économique.
Après une décennie de croissance dynamique au cours des années 2010, le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique a subi de multiples chocs, dont la pandémie de Covid-19, une sécheresse record, une guerre de deux ans dans sa région la plus septentrionale du Tigré et l’impact mondial de l’invasion de Ukraine.
L’inflation annuelle moyenne devrait atteindre 30 % en 2022 (contre 26 % l’année dernière), en raison d’une augmentation des prix des aliments.
“L’épicerie, la nourriture, le loyer, tous les prix ont augmenté”, a déclaré Zerihun, un père de deux enfants de 30 ans qui travaille sur le marché tentaculaire de Merkato dans la capitale Addis-Abeba.
“A cause du coût de la vie, la vie est très difficile… la vie est devenue chère”, a déclaré sa collègue Sintayeh Tadelle, qui a deux fils de 12 et 6 ans et “pas d’économies”.
S’il n’y avait pas de dons du gouvernement municipal d’Addis-Abeba, notamment des uniformes, des livres et des repas scolaires, sa famille aurait du mal à survivre, a déclaré à l’AFP le portier de 29 ans.
Les porteurs de Merkato, considéré comme le plus grand marché à ciel ouvert d’Afrique, gagnent cinq birr (neuf cents US) pour charger ou décharger une caisse.
En moyenne, une bonne journée rapporte plus de cinq dollars de salaire.
« L’économie est lente, donc il y a moins de travail et mon salaire est moindre », a déclaré Zerihun.
‘Très difficile’
Remplies de milliers d’étals proposant de tout, des vêtements aux machines industrielles, les ruelles animées de Merkato regorgent d’acheteurs, de vendeurs, de rabatteurs et de journaliers.
Mais les habitués disent que les affaires ont été durement touchées cette année, l’inflation freinant l’appétit des clients pour les dépenses.
“Les affaires sont très froides, pas seulement ici mais dans tous les secteurs”, a déclaré Hamat Redi, gérant d’un magasin vendant des téléviseurs et des machines à laver.
Quelques portes plus loin, le commerçant Sisai Desalegn se plaignait d’une pénurie nationale de devises étrangères, ce qui lui rendait difficile l’importation du matériel de sonorisation et des panneaux solaires vendus dans son magasin.
“En raison de la pénurie, nous n’obtenons pas assez de devises de la banque pour importer des marchandises”, a-t-il déclaré à l’AFP.
“Nous estimons que notre entreprise a perdu 40% en deux ans”, a déclaré Desalegn, ajoutant que le ralentissement l’a obligé à tout vendre au prix d’achat, mettant les bénéfices hors de portée.
En conséquence, il a réduit ses dépenses quotidiennes.
“Il est très difficile de se débrouiller avec ce que l’on a”, a-t-il dit, soulignant que la guerre du Tigré signifiait que ses anciens clients – commerçants et agriculteurs du nord – ne venaient plus au marché.
Le ralentissement du commerce avec le nord a également vu moins de camions arriver à Merkato, ce qui signifie moins de travail pour les porteurs comme Zerihun et Sintayeh.
Causes multiples
Le conflit a exercé une pression sur les finances publiques et touché des secteurs clés tels que l’agriculture et l’industrie.
Cela a également effrayé les investisseurs et les partenaires étrangers, contribuant à une pénurie de devises étrangères dans un pays importateur.
Un accord de paix signé le mois dernier entre le gouvernement fédéral et les rebelles du Tigré a fait naître l’espoir d’une reprise économique.
“J’espère que l’accord de paix améliorera la situation à l’avenir”, a déclaré Zerihun.
Mais l’économie éthiopienne s’est heurtée à des obstacles avant le début de la guerre en novembre 2020, la pandémie de Covid-19 déclenchant un net ralentissement.
La croissance, qui était en moyenne de 9,7% entre 2010 et 2018, est tombée à 6,1% en 2020 et devrait tomber en dessous de 4% cette année, selon le Fonds monétaire international.
La sécheresse qui ravage la Corne de l’Afrique a pesé sur l’agriculture – un employeur clé dans ce pays essentiellement rural – et a contribué à l’explosion des prix des denrées alimentaires, le conflit en Ukraine affectant également le coût de la vie.
Les causes de la crise peuvent être multiples et complexes, mais l’impact est facile à voir, selon Zerihun.
“En fin de compte, tout cela affecte les personnes à faible revenu comme nous”, a-t-il déclaré. -AFP
Reference :
https://eurolang2001.org/
https://frugalsites.net/
https://gogonetlive.com/
https://goldenretrieverthevenet.com/
https://harper-ganesvoort.com/
https://hwscience.com/
https://iarabiya.com/
https://ihappyeaster.com/
https://joomfile.com/
https://kadinlayasam.com/