PARIS: Le gouvernement français annoncera mardi des propositions de relèvement de l’âge de la retraite et de refonte du système de retraite, dans une réforme potentiellement explosive et pleine de dangers pour le président Emmanuel Macron (images).
Insistant sur le fait que les Français “ont besoin de travailler plus”, Macron a fait pression pour que le système de retraite soit rationalisé depuis son arrivée au pouvoir en 2017.
Bien qu’il ait annulé sa première tentative en 2020 face aux manifestations et à la pandémie de Covid-19, le centriste de 45 ans a placé la question au cœur de la campagne de réélection réussie de l’an dernier.
En plus de simplifier le système et de supprimer les privilèges dont jouissent les travailleurs dans certains secteurs, la réforme ferait passer l’âge de la retraite de 62 ans, probablement à 64 ans.
Il augmentera également le nombre d’années pendant lesquelles les personnes doivent avoir travaillé pour avoir droit à une pension à taux plein.
“Dans l’ensemble, l’idée de la réforme n’est pas soutenue par le public, même si certains peuvent comprendre que si nous vivons plus longtemps, nous pourrions avoir besoin de travailler plus longtemps”, Bruno Cautres, politologue à Sciences Po Paris , a déclaré à l’AFP.
A Lille, dans le nord-est du pays, Olivier Rohas, 41 ans, a déclaré à l’AFP qu’une retraite plus tardive “nuirait vraiment à notre qualité de vie”, bien qu’il reconnaisse la nécessité de “payer nos retraites” d’une manière ou d’une autre.
– Gilets jaunes II ? –
Les syndicats et la plupart des partis d’opposition y voient une lutte pour le système social français et un moyen de saper Macron.
L’ancien banquier d’affaires a fait des retraites une priorité de second mandat malgré la perte de sa majorité parlementaire aux élections législatives de juin.
“Si Emmanuel Macron veut en faire la mère des réformes… pour nous ce sera la mère des batailles”, a prévenu ce week-end le patron du syndicat d’extrême gauche FO, Frédéric Souillot.
Les manifestations de rue et les grèves semblent inévitables, la dernière tentative de Macron ayant entraîné le plus long arrêt des transports publics à Paris en trois décennies.
“Le gouvernement a raison d’avoir peur”, a déclaré Mathilde Panot, leader parlementaire du parti d’extrême gauche La France insoumise (LFI).
La plus grande peur des ministres est une répétition des manifestations spontanées de 2018, lorsque des personnes portant des gilets de sécurité jaunes fluorescents ont commencé à bloquer les routes, déclenchant ce qui est devenu connu sous le nom de révolte des «gilets jaunes».
La manifestation souvent violente de défi a semé la peur au cœur du gouvernement, amenant Macron à promettre un style de gouvernement plus doux et moins autoritaire.
“Je ne vois pas une autre crise des ‘gilets jaunes’ se produire”, a déclaré Cautres à l’AFP, même s’il a déclaré que l’ambiance nationale était celle du “pessimisme, du fatalisme et de la colère” et le sentiment que “nous sommes en permanence en crise”.
Certains membres du gouvernement misent sur l’acquiescement du pays à un changement largement détesté mais considéré comme inévitable, d’autant plus que la plupart des voisins de la France ont relevé l’âge de la retraite à 65 ans ou au-delà.
“Il y a une forme de fatalisme”, confiait récemment à l’AFP un collaborateur de Macron sous couvert d’anonymat. “Nous allons aller jusqu’au bout et les gens le savent.”
Le gouvernement a également édulcoré certaines de ses propositions, l’âge de la retraite devant être de 64 ans au lieu des 65 ans proposés par Macron.
Il y aura également une proposition d’augmentation de la pension minimale à 1 200 euros (1 280 $) par mois et une plus grande disposition pour les personnes qui n’ont pas travaillé de manière continue, comme les parents qui ont interrompu leur carrière pour s’occuper de leurs enfants.
– ‘Président des riches’ –
Les critiques considèrent les changements comme rétrogrades et inutiles, même si les prévisions officielles montrent que le système sera en profond déficit dans les décennies à venir en raison du vieillissement progressif de la population.
« En 2023, Emmanuel Macron sera-t-il en décalage avec l’époque et brillera-t-il en président des riches ? a demandé dimanche l’économiste et auteur français de gauche Thomas Piketty dans le journal Le Monde.
Selon lui, la réforme pourrait permettre à l’État d’économiser jusqu’à 20 milliards d’euros par an, mais “le problème est que ces 20 milliards pèseront entièrement sur les plus pauvres” à travers des carrières plus longues.
En plus de faire face aux grèves et aux manifestations, le gouvernement Macron devra également conclure un accord de soutien dans un parlement houleux.
Des négociations sont en cours avec le parti républicain de droite.
Sans leur soutien, la Première ministre Elisabeth Borne devrait utiliser un pouvoir constitutionnel connu sous le nom d’article 49.3 qui lui permet de faire adopter une législation à toute vapeur, au risque d’une motion de censure qui ferait tomber le gouvernement.
Borne dévoilera les grandes lignes du projet de loi à 17h30 (16h30 GMT) et s’exprimera à la télévision française plus tard dans la soirée.-AFP
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